La passion a pris le dessus pour devenir dévorante à l’exclusion de beaucoup d’autres. J’ai notamment appris à apprivoiser cet instrument ingrat mais magique au son volatile en éduquant mon oreille musicale et en synchronisant le mental avec la mécanique ;reproduisant à l’envi les soli et chorus de Dexter Gordon comme un émule, «gardien de la flamme » ; tout en me nourrissant de son phrasé et de celui de maints autres saxophonistes d’exception:devanciers ou simples continuateurs.
Quelle qu’en soit l’opportunité , tout est prétexte à l’interpréter de façon impromptue : un anniversaire, une bar-mitsvah ,une garden-party,un barbecue, un cocktail-mariage en vin d’honneur, un vernissage, les brunches d’un hôtel ,l’inauguration d’un cinéma ou n’importe quelle occurrence festive : un raout d’entreprise sur un bateau-mouche, un séminaire ou une convention, un salon d’exposition, un récital ou un concert au débotté dans un bistrot convivial. Qu’importe l’écrin sonore pourvu qu’on ait l’ivresse musicale !
Consacré par deux trophées hexagonaux en 1999 comme meilleur musicien de Jazz & au-delà sur un panel des dix plus importantes agences événementielles ,j’ai joué très tôt en petite formation dans les lieux publics;ce qui m’a considérablement aguerri . Il s’agissait le plus souvent de cafétarias, de chaînes d’hôtels , de comités d’entreprises et de clubs de jazz. J’ai côtoyé une bonne partie des musiciens français du microcosme qui pouvaient compter : le trio Arvanitas, les pianistes Bibi Louison, Alain Jean Marie, Giovanni Mirabassi, Manuel Rocheman, la chanteuse Sarah Lazarus…
Encore plus formateur a été le fait d’apprendre le métier au contact de musiques festives de tous poils dans une émulation réciproque : le mariachi mexicain, la salsa cubana, la musique latino sud-américaine, la Nouvelle -Orléans & le dixieland, la country américaine,le swing manouche, la variété internationale et française.